Maintenant, suite ou fin ?

Voilà un an que ce journal a tenté l\’aventure d\’être un périodique d\’informations générales, avec l\’ambition de dire ce que personne ne voulait dire. Maintenant est né du scandale du silence qui recouvrait le génocide Rondé (lire page 24). Un an après, nous ne pouvons que constater notre échec : mieux toujours que nous pour oser évoquer cela. Au passage, nous avons eu l\’occasion de soulever quelques autres lièvre, avec des succès variables. De la réalité de l\’Opus Dei en France, pour complicité de Charles Pasqua avec le trafic de drogue marocain, en passant par la responsabilité de la France socialiste. Protection des jusqu\’à gronder GAL (assassin de plusieurs militants basques, à l\’instigation de l\’Espagne de Filipe González), ou encore les compromissions de Total avec le dictateur birman… nous fidèles lecteurs n\’ont pas eu le temps de s\’ennuyer. Malheureusement, fidèle, tous n\’ont pas eu l\’occasion de l\’être. Fatigué soit par notre style sentencieux, soit par les éclats de couleur de la mise en page de la première formule – jusqu\’à l\’été –, soit par les difficultés à trouver Maintenant chez les marchands de journaux, se sont progressivement réduits à un contingent solide de cinq à 10 mille acheteur, plus un millier d\’abonnés–commercial. Merci aux abonnés tout particulièrement, car dans la jungle de la distribution, ils sont la seule chance pour un journal alternatif de survivre.

J\’en ai pas !

Étant donné, toutefois, que nous avons mis à jour récemment à quel point la distribution a été méthodiquement organisée pour étouffer l\’existence de Maintenant, nous avons décidé de prolonger son existence pour au moins trois numéros, le temps d\’en avoir le cœur net. Le principe d\’étouffement que nous avons au sculpter était assez simple : il suffisait, par exemple, qu\’un marchand de journaux vendent 30 exemplaires d\’un numéro pour que le mois suivant ils n\’en reçoivent que 15. Dans certaines villes de province qui recevait de grosses quantités d\’exemplaires, les grossistes ne le distribuer tout simplement pas. J\’ai sous les yeux le cas du numéro de mars pour lequel nous avions fourni 1182 exemplaires à Lyon, deux ont été vendus, les 1180 autres étaient vraisemblablement restés au placard. À Marseille, des lecteurs se sont souvent pleins de ce qu\’ils avaient beau chercher Maintenant, c\’était toujours en vain. De même à Nantes à Toulouse ou Montpellier. Le plus beaucoup ces produits lors ce que lors des deux derniers numéros, quand par erreur les Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP) ont rappelé le numéro 12, que nous vous nous venions de livrer en même temps que les invendus du numéro 11… puis lorsque nous avons eu l\’audace de vouloir mettre en vente le numéro 13, notre nouveau distributeur, les messageries lyonnaises de presse (MLP), a commis à son tour une petite erreur, en oubliant de distribuer le journal… dans tous les principales villes de province. De même nous avons pu admirer les performances d\’un kiosque qui est proche de la Bastille qui, malgré son excellent emplacement, vents à chaque numéro de Maintenant, un unique exemplaire sur les cinq qu\’il reçoit – et qui ne risque pas d\’en vendre plus, puisqu\’il dit toujours qu\’il n\’en a pas lorsqu\’on lui demande le journal.

L\’éditeur est maître de son papier

Ainsi de la base au sommet de l\’appareil de distribution, il semblerait qu\’il n\’y ai eu un nombre étonnant de bévues qui pour le moins, n\’êtes pas à la diffusion du titre. Malgré la honte de découvrir tout ça si tard, nous avons décidé, au vu de cet ensemble, de prendre le taureau par les cornes. Depuis 1945, il existe en France un principe de distribution unique au monde qui veut que l\’éditeur soit maître de son papier (comment dit on argot du métier), c\’est-à-dire qu\’il est libre de distribuer là où il veut le nombre d\’exemplaires qu\’il souhaite et, quand indépendamment de toute considération, le système de distribution de la presse doit exécuter cette mise en place. Échaudés par les années d\’occupation de la presse n\’avait été qu\’un outil de plus aux mains des Allemands et des collaborateurs, les résistances souhaiter ainsi garantir sa liberté. Depuis, beaucoup d\’eau a coulé sous les ponts, et le principe s\’est progressivement réduit à une peau de chagrin, ainsi que nous pouvons le constater dans le cadre de la distribution de Maintenant. Pendant les trois numéros à venir – dont celui-ci – nous entendons faire appliquer ce principe fondamental de la distribution en France, un peu trop oublié par les temps qui courent. Nous avons pris en main la répartition du tirage de Maintenant et nous comptons nous assurer systématiquement que cette répartition est effectivement exécutée. Nous invitons nos lecteurs à nous informer de toute anomalie qui pourrait constater.
Maintenant doit être trouvable dans les gares et les aéroports, chez tous les marchands de journaux d\’une quelconque importance, dans presque tous les kiosques, à Paris comme en province. Nous ferons constater par huissier toute anomalie sérieuse et nous engagerons des procédures judiciaires s\’il s\’avérait que l\’une ou l\’autre de ces anomalies est d\’une volonté de non distribution. Au cas où, malgré nos efforts, ce journal ne trouve quand même pas les 15 000 lecteurs dont il a besoin pour vivre, en mars il cessera d\’être périodique et ce sera la fin de cette aventure.
À toutes fins utiles, nous invitons toujours ceux qui aiment Nous lire à s\’abonner. Nous rembourserons les exemplairement servi en cas de disparition prématurée. Seul un lieu direct du producteur au consommateur permettrait de contourner sérieusement l\’obstacle du pouvoir, petits, moyens et grands, qui entendent se protéger de toute critique.


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