L’inspiration indigène

Le vent d’en bas
La plupart, les
millions, continuent
de ne pas écouter la
voix du puissant, et
les indécis ne
peuvent pas entendre,
assourdis qu\’ils sont
par les sanglots et le
sang qui, mort et
misère, leur hurlent à
l\’oreille. Mais quand
ils ont un moment de
repos, parce que cela
se produit encore, ils
écoutent une autre
voix, pas celle qui
vient du haut, mais
celle que porte le
vent d\’en bas et qui
naît dans le coeur
indien des
montagnes, celle qui
leur parle de justice
et de liberté, celle
qui leur parle du
socialisme, celle qui
leur parle <\’espoir … ,
le seul espoir ici-bas.
Et les plus anciens
parmi nos anciens
racontent qu\’un
certain Zapata s\’était
levé au nom des
siens et que sa voix
chantait plus qu\’elle
ne criait : \ » Terre et
liberté!\ » Et ces
anciens disent qu\’il n\’est pas mort, que
Zapata doit revenir.
Et les plus anciens
parmi nos anciens
racontent que le
vent, la pluie et le
soleil disent au
paysan quand il doit
labourer, quand il
doit semer et quand
i 1 doit récolter. Et ils
racontent que l\’espoir
aussi se sème et se
récolte. Et ces
anciens disent que
le vent, la pluie
et le soleil se mettent
à parler d\’une façon
nouvelle à la terre,
que tant de misère
ne peut pas continuer
à donner cette
moisson de mort,
qu\’elle doit commencer
à donner une
moisson de révolte.
Ainsi parlent les
anciens. Les puissants
n\’écoutent pas,
ils ne peuvent pas
entendre, assourdis
qu\’ils sont par le
hurlement abrutissant
des empires à
l\’oreille. «Zapata »
insiste le vent, celui
d\’en bas, le nôtre.

La démocratie naturelle
Le travail collectif,
la pensée démocra
tique, la soumission
à la voix de la majorité
sont pl us
qu\’une tradition en
zone indienne, ils
ont été la seule
chance de survie,
de résistance, de
préservation de la
dignité et de révolte.

Comme en 19
Comme en 1919,
nous, zapatistes,
devons payer de sang
notre cri de « Terre
et Liberté ! \ »·
Comme en 1919, le
Gouvernement
suprême nous tue
pour mettre fin à
notre révolte. Comme
en 1919, la terre
n\’appartient pas à
celui qui la travaille.
Comme en 1919, les
armes sont le dernier
recours que la isse le
mauvais gouvernement
aux sans-terre.

Ombres d’une tendre fureur
Nous sommes des
ombres d\’une tendre
fureur, nos pas
couvriront à nouveau
le ciel, et vêtiront de
leur manteau protecteur
les dépossédés
et les hommes et les
femmes bons, qui
savent que la justice
et la paix peuvent
aller main dans la
main. Si l\’on nous
refuse nos droits,
alors notre tendre
fureur pénétrera les
fières demeures, il
n\’y aura pas une
muraille infranchie,
pas une porte qui ne
cède, pas une cloison
qui ne s\’écroule.
Notre ombre sera
porteuse de douleur
pour ceux qui appellent
à la guerre et à
la mort de notre race.
11 y aura davantage
de pleurs et-de sang
pour que la paix
prenne place à notre
table avec la bonté.

La vaillance
La vaillance nous est
venue de la bouche
de nos ancêtres déjà
morts, mais vivant à
nouveau dans notre
dignite, celle qu\’ils
nous avaient donnée.
Et nous avons vu
ainsi qu \’il n\’est pas
bon de mourir de
peine et de douleur,
nous avons vu qu\’il
n\’est pas bon de
mourir sans avoir
1 utté, nous avons vu
qu\’il nous fallait
gagner une mort
digne pour que tous
vivent, un jour, dans
le bien et la raison.

Double visage
Ils pensaient, ceux
du double visage,
qu\’ils avaient fait
taire nos cris à
jamais. Ils pensaient,
eux, les usurpateurs
de lumière et les
porteurs d\’ombre,
que nos morts étaient
morts. Ils fêtaient
déjà, dans
l\’orgueilleuse solitude
de leurs palais,
notre défaite et leur
victoire. Leur
mensonge dansait sur
la vérité piétinée.

Sur le combat de l’EZLN
PEUPLE DU
MEXIQUE ! Nous,
hommes et femmes
intègres et libres,
sommes conscients
du fait que la guerre
que nous déclarons
est une mesure
extrême mais juste.
Les dictateurs
mènent contre nos
peuples une guerre
génocide non déclarée
depuis de
nombreuses années,
pour laquelle nous
demandons ta participation
décidée, en
soutenant le projet
du peuple mexicain
qui lutte pour le
travail, la terre,
un toit, l\’alimentation,
la santé,
l\’éducation, l\’indépendance,
la liberté,
la démocratie, la
justice et la paix.
Nous déclarons que
nous ne cesserons
pas de nous battre
avant d\’avoir obtenu
satisfaction sur
toutes ces revendications
de base de
notre peuple et formé
un gouvernement
libre et démocratique
pour notre pays.

La place de Marcos dans l’EZLN
J\’ai l\’honneur d\’avoir
pour supérieurs les
meilleurs hommes et
femmes des ethnies
Tzeltal, Tzotzil, Chal,
Tojolabal, Mam et
Zoque. J\’ai vécu
parmi eux pendant
plus de dix ans et je
m\’enorgueillis de leur
obéir et de les servir
par mes armes et
mon âme. Ils m\’ont
appris plus qu\’ils
n\’en apprennent
aujourd\’hui au pays
et au monde entier.
Ils sont mes
commandants et Je
les suivrai sur les
routes qu\’ils choisiront.
l ls constituent
la direction collective
et démocratique de
l\’EZLN, leur ouverture
au dialogue est
sincère tout comme
le sont le coeur qu\’ils
mettent à 1 utter et la
crainte d\’être à
nouveau trompés.


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