Vendredi soir, tard dans la soirée, la vingtaine de députés présents à l’Assemblée ont adopté l’article de la loi contre la prostitution qui pénalise les client(e)s des travailleuses et travailleurs sexuels dont on a beaucoup débattu publiquement depuis plusieurs mois.
Attestant de ce débat, il y avait, devant l’Assemblée, deux manifestations : l’une en soutien de la loi, animée par ces « féministes » qui n’hésitent pas à nuire aux femmes qui se prostituent « pour leur bien » – principalement Osez le féminisme !, les Femen et le Nid, la vieille association catholique abolitionniste ; l’autre manifestation, appelée par le STRASS – le syndicats des travailleurSEs du sexe–, réunissait deux à trois fois plus de monde, selon le journal.
Un pays pris à partie, des pétitions et des prises de positions comme s’il en pleuvait, et à l’arrivée vingt députés dans l’hémicycle et quelques centaines de personnes dans la rue. Mais, au fait, cela concerne combien de gens cette loi ?
Le nombre des prostitué(e)s officiel, de source policière, serait en dessous de vingt mille. Le STRASS a beau jeu de contester cette estimation ridicule quand on sait que tous les pays comparables qui disposent de statistiques un peu moins fantaisistes évaluent la clientèle des travailleurs du sexe à plusieurs centaines de milliers (400 000 en Allemagne), démentant brutalement les chiffres « officiels », fondés essentiellement sur le constat de la prostitution de rue, qui ne représente pas plus de 15% du total des prostitué(e)s partout où on les recense honnêtement.
Quant aux clients, des études françaises plus sérieuses établissent que près de 20% de la population masculine a eu recours à des prestations sexuelles tarifées, et un peu plus de 3% dans les cinq précédentes années. Sur trente millions d’hommes, 20%, ça fait six millions. Et 3%, cela donnerait une population constante d’environ 900 000 clients.
[Source : STRASS]
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